Stress au réveil, pic d’énergie en fin de matinée, coup de pompe après le déjeuner… et si une racine millénaire aidait à lisser ces montagnes russes hormonales sans artifices ? La réglisse, star discrète des pharmacopées, intrigue pour son lien intime avec le cortisol, cette hormone qui nous aide à nous adapter au quotidien.
Dans cet article, place à une exploration rigoureuse et accessible : mécanismes biologiques, traditions d’usage, bénéfices potentiels et limites. Objectif : informer sans prescrire, avec une approche qui relie biologie, mode de vie et santé naturelle, guidée par deux repères simples : responsabilité et nuance.
Cap sur les racines et l’harmonie : comprendre comment la réglisse pourrait contribuer à réguler le cortisol, lorsque l’attention, l’humeur et la récupération sont mises à l’épreuve. Sans promesses miracles, mais avec l’humilité des plantes qui traversent les siècles.
Réglisse et cortisol : comprendre le mécanisme physiologique qui change tout
Le cœur du sujet se nomme 11β-HSD2, une enzyme rénale qui “éteint” le cortisol en le transformant en cortisone. La réglisse contient de la glycyrrhizine, métabolisée en acide glycyrrhétinique, qui peut inhiber cette enzyme. Résultat : le cortisol reste actif plus longtemps dans certains tissus, ce qui peut expliquer une sensation de tonus renforcé… mais aussi des effets indésirables si l’on dépasse la mesure.
Dans la vraie vie, cela peut se traduire par un matin plus clair, une meilleure tolérance aux sollicitations, ou une endurance mentale accrue durant une période chargée. Chez d’autres, surtout si la consommation est régulière et élevée, la même mécanique peut favoriser rétention de sodium, baisse du potassium et élévation de la tension artérielle.
Cette dualité est le fil rouge à garder en tête : la même racine peut soutenir l’adaptation au stress et, en excès, reproduire un état proche de l’hyperaldostéronisme. C’est pour cette raison que la réglisse est parfois décrite comme un modulateur du cortisol, à manier avec connaissance de cause.
Approche scientifique : de l’enzyme au quotidien
La glycyrrhizine et l’acide glycyrrhétinique sont les acteurs principaux. En réduisant l’activité de 11β-HSD2, ils modifient la balance cortisol/cortisone, avec des effets perceptibles sur l’énergie et l’humeur. Des essais de petite taille ont aussi exploré des bénéfices digestifs (dyspepsie), signe que la plante agit en réseau.
Une étude menée en Suède a montré qu’une prise de réglisse équivalente à environ 100 mg d’acide glycyrrhizique par jour pendant deux semaines pouvait augmenter la pression artérielle de façon modeste en moyenne, avec des réponses individuelles plus marquées. Cela illustre la variabilité biologique : même petite dose, effets différents selon les profils.
- Point clé 1 : inhibition de 11β-HSD2 = cortisol plus “présent”.
- Point clé 2 : bénéfices potentiels sur la vigilance et le coping face au stress.
- Point clé 3 : vigilance cardiovasculaire nécessaire chez les sujets sensibles.
| Élément | Rôle | Effet potentiel de la réglisse | Conséquence possible |
|---|---|---|---|
| 11β-HSD2 (rein) | Inactiver le cortisol | Inhibition partielle | Cortisol plus actif localement |
| Balance sodium/potassium | Homéostasie minérale | Tendance à retenir le sodium | Risque d’HTA chez certains |
| Ressenti mental | Adaptation au stress | Effet “licorice boost” contextuel | Variabilité interindividuelle |
Question utile : et la réglisse déglycyrrhizinée (DGL) ? En retirant l’essentiel de la glycyrrhizine, la DGL épargne le mécanisme enzymatique mentionné, ce qui explique son usage surtout digestif, sans l’influence marquée sur le cortisol.
Pour approfondir la relation plantes-système nerveux, la littérature sur les champignons adaptogènes peut aussi enrichir la vision holistique. À titre d’ouverture, lire par exemple un panorama moderne du chaga.

Glycyrrhiza glabra : définition, histoire et usages culturels autour du cortisol
La réglisse provient de Glycyrrhiza glabra, une vivace de la famille des Fabacées. Ses longs rhizomes souterrains, d’un blond chaleureux, concentrent les composés phares. Originaire d’Europe méridionale et d’Asie occidentale, la plante a voyagé avec les civilisations : Égypte, Grèce antique, Chine (Gan Cao), monde arabe.
Dans la médecine traditionnelle chinoise, Gan Cao est souvent qualifiée d’“harmonisatrice” : elle arrondit les angles d’une formule, en atténue la rudesse. Cette idée résonne avec la modulation du cortisol : parfois, ranger les bords suffit pour mieux traverser la journée.
Du point de vue pratique, la racine est utilisée en décoction, infusion, poudres, extraits ou bâtons à mâcher. Les pays scandinaves en sont friands, jusqu’aux confiseries. Mais une confiserie n’est pas une tisane : la teneur en glycyrrhizine varie, et les effets biologiques ne sont pas équivalents.
Repères botaniques et phytochimie
Le profil moléculaire inclut glycyrrhizine/acide glycyrrhétinique, flavonoïdes et saponosides. Ces familles contribuent aux effets anti-inflammatoires, antioxydants et, pour la glycyrrhizine, à l’interaction avec 11β-HSD2. Plusieurs topiques dermocosmétiques utilisent des extraits apaisants, ce qui rappelle la polyvalence de la plante.
La règle d’or reste la mesure. Des institutions de sécurité alimentaire ont discuté des seuils quotidiens prudents de glycyrrhizine. Aux États-Unis, l’autorité sanitaire rappelle régulièrement la prudence sur les consommations prolongées de confiseries à base de réglisse.
- Botanique : Fabacée à rhizomes traçants, fleurs violacées.
- Traditions : Europe, Moyen-Orient, Chine (Gan Cao).
- Formes : racine brute, poudre, extrait, DGL pour les usages digestifs.
À retenir : parler de cortisol avec une plante ancienne impose respect et nuance. Cela ne doit jamais faire oublier que vitalité rime avec responsabilité.
Bienfaits potentiels sur le stress : pistes, mécanismes et traditions convergentes
Pourquoi la réglisse revient-elle dans les conversations sur le stress ? D’abord parce que moduler la biodisponibilité du cortisol peut aider à mieux encaisser les aléas. Ensuite parce que la plante montre des effets complémentaires : apaisement des muqueuses digestives, confort respiratoire, soutien de la voix (orateurs, enseignants…). Pour élargir la perspective, certaines plantes contre le stress sont également reconnues pour leurs effets.
Dans les traditions, le rôle “harmonisant” du Gan Cao,proche de celui des plantes adaptogènes, est devenu un archétype : pacifier les formules et les terrains. En contexte moderne, cela se traduit par l’idée d’un “tampon” qui réduit les aspérités du quotidien. Ce n’est ni une béquille, ni une baguette magique, mais parfois un “coussin” qui facilite le rebond.
Approche scientifique : ce que l’on peut raisonnablement avancer
Les effets sur 11β-HSD2 expliquent une partie du ressenti. Sur le plan clinique, certaines études explorent le confort digestif ou cutané, d’autres les voies respiratoires, mais les données restent hétérogènes pour le stress lui-même. Autrement dit : il s’agit d’un levier indirect de l’adaptation, plus que d’un traitement du stress.
Cas d’usage réel : Camille, cheffe de projet en pleine période d’audit, introduit un rituel : courte marche post-déjeuner, boisson chaude légèrement épicée avec une pointe de réglisse, respiration 4–7–8. En deux semaines, elle dit ressentir un après-midi plus stable. Est-ce la plante, la marche, l’effet placebo, le tout combiné ? Peu importe : l’ensemble participe à un doux équilibre.
- Effet plausible : meilleure tolérance aux pics de sollicitation.
- Synergies : respiration, sommeil, exposition à la lumière, alimentation.
- Formes : tradition (décoctions) ou DGL pour privilégier le digestif.
| Volet | Rôle de la réglisse | Force des preuves | Commentaire |
|---|---|---|---|
| Cortisol (indirect) | Inhibition 11β-HSD2 | Biologie solide, clinique contextuelle | Variabilité individuelle notable |
| Digestion | Confort gastro-duodénal | Essais ciblés positifs | La DGL est souvent privilégiée |
| Respiratoire | Apaisement, expectoration | Traditions + données précliniques | Preuves cliniques hétérogènes |
our un détour culture-nature, certains mélanges “Végélicrisse” associent une touche de gingembre ou de menthe. L’idée n’est pas de camoufler, mais de créer une expérience sensorielle qui ancre le rituel dans le plaisir – ce qui est précieux quand la constance fait la différence.

Limites, controverses et précautions : l’autre visage de la racine
La réglisse peut élever la pression artérielle, même chez des personnes jeunes, et même à des apports jugés modestes de glycyrrhizine. Des cas de pseudo-hyperaldostéronisme ont été décrits, avec œdèmes et crampes, liés à l’hypokaliémie. Ce n’est pas anecdotique, surtout si la consommation est quotidienne. Ces effets doivent être distingués des signaux liés au stress chronique, qui influence aussi la tension artérielle.
Populations sensibles : grossesse et allaitement, hypertendus, insuffisance rénale ou hépatique, troubles cardiaques, personnes sous diurétiques, digitaliques, corticoïdes ou antihypertenseurs. Dans ces cas, prudence maximale et avis médical nécessaire avant toute expérimentation. Chez l’enfant, l’usage est généralement déconseillé.
La DGL est souvent mise en avant pour le confort digestif sans l’effet tensionnel ; malgré tout, rester mesuré et vérifier la composition demeure essentiel. Attention aussi aux confiseries : sucre, sel ammoniacal, arômes ; effets très différents d’une préparation traditionnelle.
Variabilité individuelle et effet placebo : faire la part des choses
Certains ressentent un “coup de pouce” net sur l’endurance mentale ; d’autres rien, ou un inconfort tensionnel. Une partie peut tenir à l’effet placebo positif d’un rituel bien construit. Plutôt que de l’opposer à la biologie, on peut l’embrasser : si le rituel sécuritaire aide, c’est un gain réel… tant que le cadre de sécurité est respecté.
- À éviter : cumul avec boissons énergétiques ou sel excessif.
- À surveiller : signes d’hypertension, palpitations, crampes.
- À privilégier : écoute de soi, alternance, journaling des ressentis.
| Profil | Risque principal | Interactions sensibles | Recommandation générale |
|---|---|---|---|
| Hypertension | Hausse tensionnelle | Antihypertenseurs, diurétiques | Éviter, avis pro requis |
| Grossesse/allaitement | Terrain hormonal délicat | — | Déconseillé |
| Cardio-rénal/hépatique | Rétention hydrosodée | Digitaliques, corticoïdes | Surveillance stricte ou éviter |
| Sportif en coupe | Hypokaliémie | Diurétiques, laxatifs | Évaluer électrolytes |
Le message éthique est simple : cet article informe et ne constitue ni un avis médical ni une prescription. Les plantes agissent, parfois fort. La sagesse consiste à les intégrer avec soin, dans un cadre légal FR/EU et une éthique de santé naturelle responsable.

Intégrer la réglisse avec responsabilité : rituels, alternatives et “écosystème” du stress
Un bon rituel vaut mille injonctions. L’idée n’est pas d’ajouter “une chose de plus à faire”, mais de dérouler un fil simple qui sert la journée. Trois portes d’entrée : une boisson réconfortante, un souffle mieux orchestré, une lumière matinale. La réglisse peut y trouver sa place… ou pas. On reste libre.
Exemple d’architecture : matin clair (lumière, eau, respiration), midi protégé (repas riche en plantes, marche courte), après-midi intelligent (micro-pauses, hydratation tiède), soir apaisé (écrans tamisés, lecture). Dans ce canevas, un mélange doux où la réglisse apporte une note sucrée peut devenir un repère sensoriel d’harmonie au quotidien.
Idées d’intégration non prescriptives
Les “blends” maison privilégient souvent l’alliance avec menthe, gingembre ou fenouil. L’objectif : confort digestif et plaisir gustatif. La DGL peut être préférée pour celles et ceux qui souhaitent éviter l’influence sur la tension. En parallèle, boire suffisamment, saler avec mesure et dormir correctement restent les vrais game-changers.
Curieux des synergies myco-adaptogènes ? Les champignons adaptogènes sont souvent mobilisés pour la résilience quotidienne. Et pour les petits tracas de muqueuses, les approches naturelles autour du bouton sur la langue offrent une autre vision de l’équilibre botanique.
- Rituel sensoriel : une boisson chaude.
- Respiration : cohérence cardiaque 5 min, 2–3 fois/jour.
- Hygiène de lumière : 5–10 min d’extérieur au réveil.
| Moment | Intégration possible | Objectif | Note de prudence |
|---|---|---|---|
| Matin | Boisson tiède aux plantes (option réglisse/DGL) | Atterrissage doux | Éviter si HTA connue |
| Après-midi | Hydratation, pause souffle | Limiter la dérive glycémique | Écouter les signaux |
| Soir | Infusion apaisante sans stimulation | Préparer le sommeil | Privilégier DGL si sensible |
Ce qui fonctionne est souvent simple : l’assemblage “réglisse + respiration + lumière + fibre alimentaire” peut déjà transformer la texture d’une semaine. Et si la réglisse ne vous convient pas, aucun souci : le jardin des ressources naturelles est vaste.
Cartographier la décision éclairée : quand, pour qui, et comment évaluer l’intérêt
Intégrer la réglisse, c’est accepter d’écouter sa physiologie. Indices que la piste peut intéresser : fatigue avec tendance à l’hypotension, voix sollicitée, envie d’un rituel sucré naturel sans sucre ajouté. Indices que c’est une mauvaise idée : tension élevée, traitement cardiovasculaire, grossesse, troubles rénaux/hépatiques.
Le plus utile reste de tenir un carnet : énergie perçue, sommeil, humeur, tension éventuelle à domicile, confort digestif. Deux semaines d’observation suffisent pour voir une tendance. Si doute : pause. En cas de traitement ou terrain sensible : orientation vers un professionnel de santé.
Relier biologie, psychologie et culture
Biologie : l’enzyme 11β-HSD2 explique la relation au cortisol. Psychologie : un rituel offre une structure rassurante. Culture : le Gan Cao harmonise depuis des millénaires. Ensemble, ces niveaux dessinent une approche cohérente, non pas comme un raccourci, mais comme un chemin pour mieux composer avec les journées exigeantes.
Un dernier clin d’œil : certaines personnes trouvent des repères dans de petits rappels personnels — se souvenir du rôle du cortisol, ritualiser un moment de détente, ou garder en tête l’importance de la mesure. Ces repères ne sont pas des recettes toutes faites, mais des ancrages simples pour rester acteur de son parcours.
- Auto-évaluation : 3 critères – énergie, calme, sommeil.
- Fenêtre d’essai : courte, alternée avec des jours sans.
- Filets de sécurité : tension, symptômes, interactions.
| Scénario | Signal vert | Signal orange | Signal rouge |
|---|---|---|---|
| Période de surcharge | Énergie mieux lissée | Aucun changement | Palpitations/HTA : stop |
| Confort digestif | Apaisement | Effet neutre | Désagrément persistant |
| Sommeil | Endormissement stable | Léger décalage | Agitation récurrente |
Cet article est purement informatif et ne remplace en aucun cas l’avis d’un professionnel de santé. La réglisse, comme toute plante active, mérite d’être utilisée avec discernement. Écouter son corps, rester attentif aux signaux et demander conseil à un spécialiste en cas de doute restent les meilleurs réflexes pour profiter de ses bienfaits en toute sécurité.
